Changer l’image de la profession d’avocat

«Donner aux jeunes une nouvelle perception de la profession d’avocat et les inciter à choisir cette profession». Par ce principe, Me Patrick Laurent s’implique ardemment. La journée portes ouvertes organisée le week-end écoulé à son cabinet, de concert avec plusieurs autres avocats de carrière et le barreau de Port-au-Prince, n’est que le début de sa croisade, a-t-il dit.

Changer l-image de la profession d-avocat

« On m’a toujours dit qu’il faut savoir bien mentir pour être un bon avocat, a indiqué une élève du lycée Marie Jeanne qui participait à cette journée portes ouvertes. Après avoir entendu et questionné des avocats, maintenant je pense le contraire de ce qu’on a voulu me faire croire, a souligné la jeune adolescente l’air satisfait. »

Ils étaient plusieurs dizaines de jeunes écoliers en classe terminale et d’autres cherchant à s’orienter vers une discipline scientifique qui ont pris part à cette activité organisée par le cabinet Patrick Laurent et associés, en partenariat avec le barreau de Port-au-Prince, les cabinets Annibal Coffy, Lauture Dorvilus, Rigaud Duplan et les Etudes Pierre-Louis.

Changer l-image de la profession d-avocat-« Nous avons voulu présenter aux élèves des classes terminales, aux étudiants en droit, aux avocats-stagiaires et au public en général, les opportunités qu’offre la profession du droit, les différents champs de pratique, le fonctionnement d’un cabinet d’avocats, l’organisation de la profession et l’accès à la profession », a expliqué au Nouvelliste Me Patrick Laurent.

Selon lui, bien des jeunes ,et au niveau de la population en général, ont une idée erronée de la profession du droit. On leur a mis dans la tête que le métier d’avocat c’est quelque chose qui n’est pas honnête. Une question se pose même dans les églises : est-ce qu’un chrétien peut être avocat ?

« La journée portes ouvertes nous a permis de présenter aux jeunes une nouvelle perception de la profession d’avocats et de leur donner une nouvelle image des avocats », a indiqué Me Laurent, qui se dit satisfait de l’enthousiasme et de la participation des jeunes à cette activité.

« A la suite de cet évènement, beaucoup d’élèves ont décidé de faire choix de la profession d’avocat après leurs études classiques, a ajouté l’homme de loi. Des étudiants en droit des facultés de droit de Port-au-Prince, des Gonaïves, de l’Académie nationale diplomatique et consulaire et de l’Université Quisqueya sont mieux informés sur les différents champs de pratique. Leur choix est donc mieux orienté. Ils ont également été satisfaits des réponses obtenues.»

A la question de savoir si la profession d’avocat peut permettre aux pratiquants de gagner leur vie, Me Laurent a répondu avec beaucoup de modestie. « La profession peut nourrir le professionnel », a-t-il dit, soulignant que tout dépend de la clientèle de l’avocat tout en n’écartant pas la possibilité qu’un avocat puisse devenir riche au fil du temps.

Il a souligné que le droit ne se pratique pas seulement dans les tribunaux qui, a-t-il reconnu, sont parmi les lieux où l’on rencontre beaucoup plus d’avocats. « Il existe aussi des avocats qui travaillent dans les entreprises comme consultants et dans d’autres institutions », a-t-il dit.

Certains directeurs d’école qui ont accompagné les jeunes lors de cette journée portes ouvertes ont loué l’initiative et recommandé qu’une telle activité soit reprise et même reproduite dans d’autres villes du pays.

Le Nouvelliste